mercredi 31 juillet 2013

Vaut-il mieux en rire ?

C'est le genre de situation où je ne sais toujours pas quoi dire mais où malgré tout une réponse sort spontanément de ma bouche sans que j'ai eu le temps d'analyser quoi que ce soit.

Patient sous oxygène, pas bien, à qui patron fait des gaz du sang pour voir s'il y a une modification de prescription à faire et tout ça. Donc premier gaz avec oxygène fait. Maintenant, on coupe quinze minutes pour voir quels sont les chiffres sans.

Moi : On fait comme d'habitude, on coupe et il vous fera un autre gaz du sang.
Le patient, avec un petit rire jaune : D'accord. Si jamais je meurs, je vous appelle.
Moi : Merci, c'est gentil à vous de prévenir.

Cette phrase, que je trouve en fait idiote, l'a fait sourire. Il s'est détendu. Je crois que depuis ces années ici, je devrais faire confiance à mon cerveau dans ce genre de cas. C'est si je commence à trop cogiter que je ne sais vraiment pas quoi dire. C'est parfois bien fait dans la tête. Faudrait juste que ce soit plus souvent le cas.

vendredi 19 juillet 2013

Les petits maux du jour

Dans les petites maux mots du jour nous avons : "[...] merci également à votre collaboratrice qui est toujours agréable et professionnelle.".


Je n'ai bien sûr mis qu'un extrait de cette carte reçue aujourd'hui pour annoncer le décès d'un patient. C'est sa fille qui nous l'a envoyée.

Je n'ai pas mis cet extrait pour "me la péter". Son mot est très gentil mais... n'est-il pas normal que je sois ainsi ? Je fais mon travail et j'essaie de bien le faire, même si je ne l'aime pas. C'est ainsi que j'ai été élevée.

J'en reviens encore une fois à ces patients qui me parlent des "secrétaire désagréables/aigries/mauvaises" (rayer la mention inutile s'il y a). Je me sens une vieille conne (alors que j'ai 31 ans) car je me dis que cela n'est absolument pas normal. Que ce soit après 3 ans ou 20 ans d'activité dans ce domaine.

Non, le patient ne mérite pas de se prendre la mauvaise humeur d'un(e) secrétaire, quelle que soit la raison, car cela n'a rien à voir avec le patient. Suis-je un des rares spécimens à encore penser ainsi ?

jeudi 18 juillet 2013

Le temps est compté


Probablement l'une des pires campagnes, du moins pour moi, ayant été faite. Franchement, quand je vois les patients qui ont eu un AVC, je me dis que si se passait comme dans leur chanson, ils auraient eu le temps d'en mourir au lieu d'avoir une légère paralysie puis de revivre normalement (sauf pour une qui a fini entièrement paralysée).

Et surtout, j'ai le profil type, selon cette campagne, du patient qui fait TOUT LE TEMPS un AVC en fait : incapable de fournir une expression autre que renfrognée (un sourire faut pas rêver), membres plus ou moins "flasques" (les bras ne tiennent plus bien quand il les soulève) et ce qu'il dit n'est quasiment pas compréhensible (je ne sais pas ce que donnerait "le ciel est bleu"). En gros, j'aurais du faire le 15 hier, c'est ça ?

Je m'énerve sur cette campagne mais ce n'est pas la première qui m'énerve. La plupart du temps elles font paniquer les gens car au moindre signe d'appel décrit ils appellent le médecin ou les urgences directement. Et parfois c'est l'effet inverse : les gens pensent que c'est exagéré et ne font plus attention aux symptômes potentiels. Même si j'ai croisé beaucoup plus de personnes faisant partie de la première catégorie...

Pourquoi ne pas faire des campagnes dans l'esprit de celle de Metro ? Au moins c'est drôle et je suis sûre que ça retient bien mieux l'attention des gens.

Dumb Ways To Die

[Edit du 19/07/13 : j'ai montré la "campagne AVC" à mon patron qui pense comme moi.]

mardi 16 juillet 2013

Un éternel recommencement...

Celui du retour des vacances. Où on s'attend forcément à ce qu'il y ait :
  • aura plein de courrier à ouvrir ;
  • plein d'appels pour des urgences, parfois réelles mais bien plus souvent non réelles ;
  • des patients qui auront oublié leur rendez-vous, à savoir quattre dans la journée d'hier, ce qui aurait permis de mettre d'autres patients mais ça ils s'en fichent ;
  • des patients agacés que le cabinet ait été fermé pendant une semaine et que "vous étiez injoignable !" ;
  • des trucs qui déconnent de tout les côtés (palme décernée à l'ordinateur du secrétariat, une fois de plus).
N'empêche que les gens ne sont pas obligés d'être désagréable parce qu'ils ont l'air d'avoir eu une mauvaise journée. Cela éviterait des conversations de ce genre :

Moi : Je peux vous proposer fin août.
Le patient : Ca tombe bien, je suis en congés la deuxième quinzaine.
Moi : Est-ce que ça irait le 28 août ?
Le patient, soudain agacé : Mais non ! Je viens de vous dire que je serai en congé la deuxième quinzaine. Je ne serai pas là !
Moi : ... début septembre alors ?

On s'en est sorti. Mais il a failli avoir droit à une réponse un peu cinglante vu son comportement. Mais je n'ai pas le droit. Je peux me permettre certaines choses mais pas juste pour ça. Il n'empêche que cela reste agaçant d'avoir l'impression d'être la merde sur laquelle on marche et qui n'est pas foutue de comprendre que les gens partent quand ils sont en congés, voyons ! Grand bien leur fasse, je ne me rappelle même pas de la dernière fois où je suis partie pendant des congés -_-

vendredi 5 juillet 2013

Trop de choses...

Demain midi, congés pendant une semaine. Après une période pour le moins mouvementée... Pour diverses raisons, tout serait trop long à expliquer.

Maman-patron est décédée la semaine dernière. Paix à son âme. Forcément cela a entraîné des répercussions sur le cabinet puisqu'il a fallu vider une après-midi de rendez-vous pour son enterrement. Mais finalement ça s'est mieux passé que je l'imaginais. Je n'ai bien sûr rien dit aux patients mais personne (pour une fois) n'a râlé. En contre-partie, demain matin, boulot ! Quant à lui, il s'est plongé dans le travail pour y penser le moins possible. Il semble plus apaisé depuis l'enterrement.

Par contre, faut pas venir l'emmerder ! Un patient qui n'est pas venu depuis plus de 10 ans est arrivé mardi matin. Au cri de "il n'y a personne en salle d'attente, il peut me voir". Monsieur, je vous rappelle qu'on prend sur rendez-vous. Bonjour l'anarchie sinon... Il a été agressif, s'est plaint que "c'est toujours pareil ici" et qu'à l'hôpital civil au moins on le verrait de suite. Mais faites donc mon bon monsieur qui n'avez rien écouté de ce que j'ai expliqué, à savoir que ce n'est pas parce qu'il n'y avait personne en salle d'attente qu'il n'avait rien à faire ni d'autres patients. Il est parti.

Le revoilà hier après-midi. On l'a vu aux urgences où on lui a donné un... décontractant musculaire, okkk. Et bien sûr, ça ne fonctionne pas et il n'en aura pas assez pour 5 jours. Alors déjà on attend plus que 2 jours pour dire que que "le médicament marche pas vous comprenez ?????" et que s'il n'avait pas arraché les deux côtés de la boîte il n'aurait pas perdu la deuxième plaquette... Il a recommencé à être agressif. Il n'aurait pas du. Patron peut me râler dessus si je fais une erreur, il a le droit. Par contre, s'en prendre à sa secrétaire, surtout si elle n'a rien fait... il n'accepte pas du tout. Il a poussé une gueulante en alsacien ! J'ai compris une bonne partie. Le patient est parti sans un mot. Et un autre patient, témoin de la scène avant que patron arrive, lui a dit qu'il avait été "détestable avec la secrétaire". Ça me rassure, je ne suis pas (encore) folle.

En plus l'ordinateur du secrétariat est en train de lâcher je me suis mise à installer les logiciels sur le nouveau en catastrophe. Il faut encore finaliser mais c'est bien parti.

Je suis comme patron là : vivement demain midi !