mardi 25 août 2015

Trop plein

J'arrive de plus en plus à ce que je ressens comme un point de non retour.

Des emmerdes au niveau ambiance collègue de travail et administrés/éleveurs/ce que vous voulez, j'en ai eues. J'ai toujours pu les gérer alors que je n'avais pas l'impression d'y arriver.

Mais là...

Une Nème fois, j'ai eu droit au "on a le temps de mourir".

Est-ce que je "vieuconnardise" déjà à 33 ans ? C'est le terme qu'utilise la femme de mon patron envers lui. Il commence à l'utiliser avec moi.

Il doit avec raison mais cette pression permanente, cette façon d'agir de plus en plus fréquente, même lui commence à craquer.

Est-ce parce que j'ai une pathologie à type d'épée de Damoclès au dessus de ma tête qui me rend intransigeante ? Dans le sens où si vous n'arrivez plus du tout à respirer ce n'est pas la peine d'aller chez le pneumologue, allez aux urgences. Si c'est pour des tests allergologiques oui il le fait puisqu'il est allergologue mais non il n'y a pas d'urgence. Surtout que les patients sous traitement anti-H1 ne comprennent souvent pas pourquoi cela ne sert à rien de faire les tests.

Tout le monde n'est pas ainsi et je le sais. Mais j'ai de plus en plus de difficultés à gérer les patients, leurs humeurs, leurs peines, etc. Parfois j'ai l'impression qu'ils me voient comme un robot capable de tout entendre.

J'entends. Je sais écouter. J'ai même déjà discuté suicide avec des patients qui craquaient à cause de leur problèmes de santé, d'argent et de tristesse liée au décès de l'être aimé avec qui ils ont fêté des noces d'or.

J'écoute et j’emmagasine. Un des patients au téléphone a été surpris que je me souvienne de son prénom. Cela ne me semble pas si difficile, d'autant qu'il s'agit d'un patient qui vient régulièrement en contrôle.

J'aimerais que l'on puisse se poser tranquillement. Qu'on puisse expliquer à certains patients faisant un scandale pourquoi ils ne sont pas prioritaires. Pourquoi certains patients devraient par contre s'alarmer plus tôt. Que cela soit aussi entendu par certains médecins (généralistes et spécialistes) qui parfois s'alarment trop ou pas assez.

Je voudrais... mais cela ne se fera pas. Un an avant sa retraite. Réaction des patients : "Mais vous allez faire quoi puisqu'il n'a pas de repreneur ?". Je serai au chômage. Et franchement, pour la première fois de ma vie, j'ai hâte d'y être.

Faire un travail que l'on n'aime pas est une chose. Cela n'empêche de loin pas de bien le faire. Mais finir rongée par ce travail à m'en pourrir les vacances, je ne le veux plus. L'épée de Damoclès de la Salope Et Pétasse est suffisante, inutile d'en rajouter.